Comment ce terme t’amène à réagir, étant agent toi aussi, comment tu l’interprête, à quoi ça t’inspire, ce que ça t’évoque, ce que ça implique, ça nous intéresse. Tous les commentaires en réponse réfléchie à cette question seront affichés.

  – Être un Agent, c’est avoir l’esprit de collection.

(the K)

Agenceur de distractions
Fugitif du temps aboli
Funambule des carotides
Décupleur des valeurs transfuges
Coordinateur des fougères temporelles
Métamorphe accomplissant son rituel régressif et digressif
L’agent est Assassin
« Voici le temps des Assassins » A.R.

(Matteo)

  – Etre agent c’est être en mesure d’outre-passer ses préoccupations en se livrant à une action culturelle créatrice, se libérant ainsi de l’éternelle course contre le Temps.

(Diegal)

L’agent revêtit la robe de l’esprit
Ménestrel sur le sillon de l’aiguille
Oiseau moqueur du carrosse des forêts
Portier aporétique de la muraille
Cocher vestibulaire sans enclume
Fouet du rictus sonore
Receleur de l’hypnose

(the K)

  Je ne suis pas agent, je l’interprète.
  L’agent n’appartient à personne, juste à lui même. Il crée sans rien posséder, il partage, ne s’octroie rien, pas de reconnaissance, ni aucun mérite susceptible de venir biaiser ses actions, qui manipulerait ses pensées et le destituerait ainsi de ses propres valeurs créatrices, elles-mêmes autrefois vierges. Autrefois spontanées. Autrefois libres.

(L’Agent Conservateur)

  Est AGENT tout ce qui se situe dans le champ de quelque sensibilité que ce soit – à savoir que cette essence s’affirme bien en amont de toute intentionnalité, que ce JE l’ait souhaité ou pas.
  Ce participe présent, c’est le constat irréfutable d’une partie prise à une actualité appréhendée dans sa prédominance incontestable.
  Alors tandis qu’un anonymat énigmatique conserve ton identité, je rétorque qu’AGENT tu l’es toi aussi – par interprétation! – sauf que ta modestie ne t’as pas encore autorisé à l’apprécier: Certes tu t’es brillamment effacé derrière l’humilité d’un acte de participation parfaitement relevé.
Quant à la pureté déchue de nos aspirations créatrices, n’est-ce pas là une chose à accepter en cela que cette perte inhérente à l’essor de la conscience est ce qui au fond nous inculpe de notre identité?

  « Je crois que nous naissons innocents, et que nous avons à nous rendre responsables, que nous ne pouvons jamais prévoir toutes les conséquences de nos actes, mais qu’il y a toujours, malgré tout, quelque chose à tenter, quelque entreprise commune à engager. » (FRANCIS JEANSON: Credo)
  L’AGENT est en quelque sorte un adepte effréné de sens à projeter à la face du néant, d’une existence s’exprimant en complète cohérence, sans retenue aucune ni en rien se forcer, parvenant simplement à endosser son rôle attributif, ce qui fait sa sagesse.
  Dans un monde dont la décadence agira toujours comme une obscure affliction affectant la perspective enthousiaste du Possible, la seule foi qui ne soit dérivée d’une fantaisie idéaliste, la seule vérité, la seule réalité de l’AGENT est celle qu’il trouve en l’aspect positif d’un apport sagement soupesé.
D’un geste
Détaché
Comme celui
Issu d’une Charité désintéressée
Motivé
Par l’Energie qu’il puise
Dans le Désespoir:
Summum de potentiel irrésistible.
  Il n’est maître que d’un choix: laisser librement s’exprimer sa créativité, ou se nier soi-même par élans destructifs. Si l’amour seulement parlait à ce cœur qui s’offre tout vif et ne voit de salut que dans un sacrifice…
  Merci pour ces réponses suprêmement stimulatrices et imposantes. Le débat reste ouvert. D’autres questions suivront.

(L’AGENT Mage de l’Outrage)