Au Clair de L’Immédiat

cadran Spirale

Respire
Respire
Ressaisis l’esprit
Qui se disperse
Assieds l’instant
Qui glisse
Et se défile
Reprend le fil
Oui
C’est ça
Destresse
Respire

Vas-y
Tout doux
C’est ça
Pour sentir
A quel point
Se dégage
L’inspiration requise
Pour une si salutaire remise
D’en marge

Respire
C’est à toi
L’exercice est simple
Rien qu’une itinérance à parfaire
Une prise à recycler
D’un roulement aéré
Bien gorgé

À tous les temps
Tout va bien
Et tu sais
Que tout moment t’appartient
Pour te dire:
Tout va bien

Tout va bien
Et de là
Pousse au pas
Les portes
Palais du règne tien
Absous de peine
Et de panique

A l’unique condition
Que tu desserre l’étreinte
Et l’étau haletant
De toutes tensions strangulatoires
Tyrans d’un souffle libre

Souviens-toi seulement
Dans la clarté d’un calme décisif
Qu’à tout instant
Cet instant
Peut-être tien
À la crête d’un accord choisi
À la pointe
D’un maître regard
Concrétisé
À dada
Sur l’actuel immédiat

Respire

C’est ok
C’est ton droit
Allez enfin
Redresse-toi donc
D’un buste bombé
Positivement préparé
À saluer l’expérience de ta journée
Qui au fond
S’apprécie essentiellement
Sur la base de cet a priori
Hissé de très haut
Ton approche
Et d’attaque
Les hauteurs défiées du regard
Étire l’écart
De ton trapèze
Enfin soulagé

Respire

Plutôt que croupir
Au creu du leurre
Pour grappiller
Le total fuyant
D’un temps relatif écoulé
C’est ici avant tout que réside
Les secrets d’une jeunesse conservée
C’est ici
Dans cette délicate attention
Qui te cale au correcte tempo
Ce profond soupir
Qui précise l’angle de ton approche hardie
Heureuse arrogance
Des hauteurs téméraires
D’où tu fond
La détente lâchée
Pour reprendre le confort
De tes quartiers attitrés

Respire
Au point de te réapproprier
Les brides de l’espace
Aisément installé
Sur la scelle saillante
De l’instant
En toute appréhension
Agrippe-toi
Avec fermeté

Bien en jambe
Calé
À l’entrain du rythme
Ton rythme
Tien
À ton train
Pour retrouver
La structure égarée
L’ordre des étapes
Routine sacrée
D’un ancien enchaînement
Le bon battement
La pulsion primordiale

Les gifles de la brise
La course qui t’attire
Et l’aube qui t’attise de Cent grelots d’or
Au galop effréné d’espace à dévorer
Avec l’avidité dont la nuit t’a creusé
Et le cran
Cette opportunité dont la vigueur te pare
Alors que tu aspire à l’heure de l’aurore
Chevauche la prairie couronnée de lueurs
Guidant du crin ton destrier afin qu’il serre
Toujours plus l’aire autour de laquelle tout gire
Presse encore et toujours plus ce pôle évasif
Au pied du mirador de ta supervision
Pour épier à ton aise un manège d’enfer
Avec tout le confort d’une prise d’ensemble

Ou alors
Peu importe
Quelle autre épopée
Pourvu qu’elle conte
Une ascension par paliers des pentes
Jusqu’au coeur du château
De l’impermanence
Où se tiennent
Les festins
Rondes et refrains
Autour de l’’éternelle tablée d’opulence
Où l’instant unique prodigue sans mesure
De toute instance
Ses dons de sens immédiat

Peu importe
Pourvu qu’elle soit dite
Au présent
Et surtout
Qu’elle l’indique
D’un impératif immédiat

Peu importe
Pourvu que tu portes en toi ta propre méthode de propulsion
À ton train

Et dis-toi
Ces pas
Tu les sais
Ces pas
Voilà
Peu à peu
Pas à pas
Passement
Qui t’enchâsse
À ta juste place

Active l’engrenage
Des chakras composants
Que ton corps se dévoue
À n’être
Qu’un conduit
Qu’un passeur de Shakti

Comme la cadence d’un processus inné
Automatisé
Mais toujours exécuté
Ainsi qu’un parfait exutoire
Auquel tu aspire à céder

Ressaisis-toi
Voilà
Secoue ces contractions
La conquête du contrôle illusoire
Graal fuyant du maintien
Sur lequel tu te crispe
Et suffoque

Allez
Maintenant
Respire
Laisse couler
C’est ça
Tout doux
Relaxe
C’est cool
Respire

Au-delà des vertiges
Et des peurs
Qui par excès
Te sécurisent
Sais trouver
Ta prise la plus sûre
Précisément
Dans le savoir lâcher prise

Le grand saut
En plein vide
Qui prend corps
À partir
De ton corps
Empoigné
De tout ce qui vibre
Agrippé
Qui gronde
Épris
De Maintenant

Et s’il s’avère
Que tu t’égare
Quelque part
Hors de portée
Hors contact
En quelque étrange écart
Que tu perds de vue
Les repères
De l’unique occurrence
Qui importe
Surtout
Reste cool
Daigne t’octroyer
Simplement
L’injection vigoureuse
D’un recul inspiré
Vas-y
Ose outrepasser
Ces parois abstraites qui t’oppriment
Et parent du grand air
Jusqu’au bord du plateau
Au grand air
Pour poser la marque
D’une prise ferme et fixe

À toute heure qui t’échappe
Aux glissements de terrain
Qui te happent
En dehors de la mesure du moment
Pour compenser la montée
D’une nausée d’émotions
Puisse-tu pratiquer
La formule derviche
Pour flairer
La piste du présent
Par la voie
D’une ornière infaillible

Puisse-tu
À la trace
Reprendre l’ascendant
Sur un contexte
Qui au fond t’appartient
Tout particulièrement

C’est très simple
Tu sais
Laisser libre expression
Au réflexe atavique
Qui tord
Tes entrailles crieuses
Qui réclament
En droit de nature
Leur souffle revendiqué

Respire

En souplesse fais place
A la suite magique
Routine sérielle
En spirale
La voici
Seulement
Que si tu sais
Tendre une oreille
Organisatrice

Laisse sourdre un silence
Si ce n’est que
Pour percevoir
L’appel
Qui te sollicite
D’une irrésistible insistance

Paralyse un peu
L’intarissable poursuite
Immobilise tout
Oui
Mobilise-toi
Où tu es

Sur la fréquence de l’onde cinglante
Du fond de ta présence ascendante
Assouvis l’instance

Alors
Au sommet sonnant de midi
En cime d’ahora
Himalaya de l’heure
Surplombe
La plaine de ton potentiel
Au coeur d’un halo de lueurs
Et de rayons concourant vers l’ailleurs
Transfixe
D’un regard infaillible
Prêt à fondre
En plein sur l’instant ponctué
Tel une proie
À dissoudre
D’un rai de foudre
Roi


Sous l’arc
Révèle
Ta logique actantielle
L’éclair entéléchique qui perce

Saisi
Aux abords des limites
Respire
Saillant sur le seuil de tes lieux
Qui débutent
Sur le temps
D’un Maintenant
Maintenu

Cède à cette actualité pénétrante

Et vois:
Pas d’éclipse
Voilà:
De part en part
Transpercé
Par l’ultime extase latente

4 commentaries

  1. Sacrebleu que les grelots d’or fertilisent. Que c’est bon de te voir Agent, en cette opulente tablée. Visual: 10. Poetry: 10.

  2. OUias! good job my friend!
    C’est la nouvelle version de l’hymne?!

  3. En tout cas, ça chevauche sec, tout ça!

  4. en ce qui concerne la chevauchée des grelots d’or: l’étrange est que la composition de ce passage eut lieu avant la première intervention de notre leader équin… soit. coïncidence très à propos ici. j’espère bien répondre à la grande vigueur que sa convocation solennelle sollicite.

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