Hymne à l’Himmédiat

au coeur de l'immédiat

RESPIRE

Essuie, évacue
Aspire à l’exutoire
En souplesse fais place
À la suite magique
La Spirale Sérielle
La voici
Tendre une oreille rédemptrice
Un premier Silence

S’ÉPUISE

Et ça commence
:
Hier a fui, je m’écrie
Maintenant n’est qu’aujourd’hui en somme
Et pour ce qui succède à l’instant c’est la mort
:
REPRISE

Hier a fui, tout s’exile !
Si ce n’est un avènement imprévisible
Du passant, du venant, de l’horaire succinct
Sonnant sans prévenance avenante et sans fin
Sans une finalité précise
Émane.

MÉPRISE

Hier a fui, fane
Ai-je écrit?
Aujourd’hui: Maintenant!
Ce qui suit toujours meurt.

RESPIRE

Retrouve un certain souffle

RESSENS

Le calme silencieux de la non-existence
Aux alentours des langages qui te prononcent

TRESSAILLE

Tes prises sur l’espace
Transpercent tous prismes
Et te voient traversé
Saisi
De spasmes orgasmiques

SURSAUTE

Tousse et bondis
Convulsionne d’aise
Reprends ta bouffée revendiquée

RESPIRE

Fais le plein, sens le vide

RESPIRE

Inspire un soupir de nescience
Insuffle un espoir d’insouffrance.

ATTISE

Pas à pas prennent cette pulsion rythmique
Les souffleurs s’accordent
Se calent
Sur la cadence d’un canon cosmique
A défaut de palper un chœur universel
Peu importe battons l’harmonie qui détonne

SANS EXÉGÈSE

Mouvements pendulaires
Rotations d’hémisphères
Sur l’aile
De cercles
Exacerbés
Qui se brisent
Se brouillent
Indéfinissables
Et se reprécisent
Expirent, inspirent
S’isolent et s’étendent
S’immolent, explosent
Expient en vue de rémission
Et cette révolution expéditive

RECYCLE

Cette itinérance parfaite.

ELLIPSE

Hors d’haleine à l’orée d’un ailleurs de plus pleine présence
Gravitant en orbite à ce centre évasif
Faut faire pénitence
Purgation d’une peine pour avoir osé
Penser posséder une science
Transe
Hypnose inductive
Extinction de la conscience
Le son du tambour
La fumeuse fragrance
La nuit sur la plaine à la lueur des flammes
Les vociférations du sorcier récitant
Ses incantations invoquant l’Himmédiat

IL SURGIT

Soumis à la tendance régénérative
Révère le Cadran
Mandala maître – mantra chronomètre
À la périphérie de ce portail antique
Fixe a fond
Dévisage le tabulateur
Panneau du tic tac attaquant
Et résous
Sa métronomisation pulsative

SANS EFFORT

Faut croire en ce point où peuvent coïncider
Toutes les circonstances
Savoir se transférer
En suspension complète
Tendre aux dimensions de la permanence.

TRANSPIRE

Pas à pas effectue
Selon la méthode
Sans stress
Deux ou trois pas de danse
Cabriole, balance, dégage en piqué
Effleure la terre
Pour filer en douce
Développe un grand jeté
Transperce la scène
Des fausses semblances
Passe outre !

EN PISTE

L’imminence te sollicite :
C’est l’exercice.
Retrousse tes cils plissés
Paralyse un instant la fuite intarissable
Immobilise tout, oui, mobilise-toi !
Divague
Et
Sur la fréquence de l’onde émise
Laisse sourdre un silence

À FORCE

Du fond de ta présence ascendante
Assouvis l’instance.

ALORS
Des hautes cimes d’Ahora
Himalaya de l’heure
Là-haut, Ra
Fais face
Pour fondre
En proie à se dissoudre
Dans un rayon de foudre.

Là, la Beauté existe, vois
PAS D’ECLIPSE
Voilà :

C’est l’extase latente.

IN VERTIGO

Spirale opart

Oraison versée à la mémoire
D’un horizon versatile sur le départ
Ou encore à l’égard de ses lueurs arriérées
Qui se déclinent en un dégradé
Renversant.
Diluée dans l’huile sur toile
Aux attraits dilatant
La pupille
S’agglutine la bile d’ultimes
Rais diurnes délébiles.

Et la fresque céleste
Séquestre la vue
Aux mille promesses faites
À la retraite irréversible
De l’Ouest qui s’attise
Presque insaisissable.

Là,
En plein sur la grève des sphères supérieures
Pressée par l’aqueuse vasteté des nues
Détale une aquarelle graduée.
Arche polie
Dénuée
Par bandes de nuit liquéfiée
Couronne au front l’atmosphère ceinte
Tiare du contre-jour
À l’aura jaune-obscur
De pigments d’or éclatés en retard
Joyaux de l’azur oublié.

Tout devient peu à peu
La rumeur souveraine
D’une infuse majesté
Infimement suggestive.

De sa pâle rétine
Encline au lointain qui se défile
Sur le large, voiles mises, un oeil blanc
Pleure une pluie égrenant en corolle
Le nuage lactescent de son auréole (opaline)
Ondulant sur sa mer idéale.
Clin d’éclipse
En signe d’adieux
Sollicitée ailleurs
À quelque alignement confidentiel
Sous la lisière du disque arqué des distances
Sous la ceinture de Vénus.
La lune aussi désiste le ciel

Cède dès lors au détail quasi picotant
D’un firmament raffiné
Rendu propice à la cérémonie qui succède.

Lorsque l’Ombre
Sainte sentinelle
Chasseuse de l’indéfini
Aux chastes voilures
Finalise le presto du crépuscule;
La vue voyageuse s’évade
S’élance en silence élevé
Prend la poudre
Part en cavale au grand galop
D’un chœur de voix lactées.

Éprise par surprise
La nuit mure épurée s’amuït sur la veillée
Délivrée d’aporie
Apprête, prédispose
Préparalyse
À émerveiller.

Danse
Déhanche
Motif élancé
En transe disloqué
Décharge sa semence
Dieu, grand démiurge masturbateur
Secoue ses créatures naissantes
De sa verge en cage d’escalier colimacé
Dirigé vers la voûte nébuleuse

Opération GRAVITE NÉGATIVE intimée
À tour de contrôle OK
Code de lancement IN VERTIGO
Et c’est parti pour la virée convergente
En syncope vectorielle
Détéléscopé en spirales concentriques
Point de fuite

Propulsion
JE
Survolant
Avale
Une vue d’ensemble
Et lit :
«Élis
Choisis
De l’infini possible
Ici cartographié
Charte à voler parmi

Chaque étoile trace
Fixe sa route
Sentier à son Elysée
Chacune insinue l’entrée d’une course
Pour rejoindre la royauté.»

Lucide
L’oeil infusé
Investigue l’investiture
Et d’un regard unique
Résolu à résoudre
Élucide
L’ancien problème
Sait
Par science sereine
La clef du système

Perce
Décrypte et perce ainsi le plafond feutré
Et file
En ubiquité

*Règne*

SANTÉ

Prêtons ce serment en élevant nos vers:

Que les sages philanthropes
Sachent cultiver savamment
La fleur d’un sens suprême de l’Humour

Ou que les pauvres écorchés de l’exil
Se sauvent du désespoir
Par le secret d’un cynisme enjoué,

Chacun doit garder en quète
L’éclat d’un rire salutaire
À l’horizon de vigueur.

Il n’y a que le bruit de ce rire
Pour remplir de vie
Le corps inerte
Du vide.

WRITING AGENT

Un réarrangement spatiale au sens planétaire s’opère lors de l’écriture, les acteurs désignés de ce changement peuvent en être les auteurs.
Lorsque l’apposition des mots se scelle en un sens et ses déclinaisons, les dispositions mentales s’y mêlent et le chaos organisé de l’univers traduit.

Mandala Typographique #1

mandala-typographique

 Par Diego Thonney et Pierre von Arx

 Fruit d’une rencontre entre un poète et un typographe, de l’étude des points de convergence clés de leurs deux spécialités, résultat d’influences réciproques, ce nouveau concept, s’appuyant sur les bases de celui du mandala, est encore au stade expérimental.
 Un mandala est un cercle magiquesensé représenter visuellement l’harmonie équilibrée des constituants d’une totalité. Ici, des caractères alphabétiques se combinent pour former non plus des mots, comme le veut l’usage habituel, mais un portail graphique prédisposant à la méditation: un nouvel arrangement du matériel symbolique élémentaire est justement significatif d’un questionnement sur les composants de l’essence même de l’expression, du langage, et de la communication.
 La création qui découle d’une telle recherche n’est-elle pas digne de se se hisser au rang de Poésie – en toute cohérence avec les exigences du genre?